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Films

The Last Wave, de Peter Weir (1977)

Dernière vague

Yann, le 16 avril 2016

Comme dans beaucoup d’autres domaines culturels, on trouve dans le cinéma australien, qui n’est apparu en tant que tel que dans les années 70, des pépites lorgnant pesamment du côté de Hollywood mais qu’un côté "couleur locale" pare d’une étrangeté tout à fait bienvenue...

A voir la filmographie de Peter Weir, on se rend vite compte que ce dernier a tenté, avec plus ou moins de succès, de combiner une oeuvre d’auteur à la réalisation de blockbusters qui rapportent des sous, entre le flan hyper consensuel (Green card (1990), Le cercle des poètes disparus (1989)) et le film grand public pouvant s’accommoder de regards un peu exigeants (The Truman Show (1998), qui doit quand même beaucoup à la présence dans le rôle principal de Jim Carrey et au scénario d’Andrew Niccol, réalisateur du plutôt bon Bienvenue à Gattaca (1997) (c’est un avis personnel).

Appartenant à la période la plus "auteuriste" de Weir (les débuts, en gros les années 70), La dernière vague raconte la crise mystico-existentielle d’un avocat de Sydney, David Burton, interprété par un Richard Chamberlain (mais si, vous savez : le prêtre de Les oiseaux se cachent pour mourir !) qui a tout à fait la tête de l’emploi, amené à défendre des aborigènes sur ce qui s’avère être un crime tribal (le meurtre d’un des leurs). Désarmé face aux lois séculaires d’un peuple spolié de ses terres, le blambec va, en gros, de scènes oniriques en mystérieux phénomènes météorologiques en passant par des apparitions mystiques, se lancer dans la quête du "sauvage" qui est en lui, et entrer en empathie avec un peuple auquel il avait été jusqu’alors indifférent.

Sur ce scénario-prétexte, Weir brode des images au fantastique plutôt séduisant : à retenir la scène d’ouragan en ouverture, une autre où notre héros pris dans un embouteillage se trouve au détour d’une petite sieste dans un environnement totalement immergé.

Un film aux intentions maladroites donc, qui par les bienfaits d’une image très maîtrise en devient un objet attachant. A voir.