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Films

Neill Blomkamp - "District 9" & "Alive in Joberg"

Dirt Noze, le 12 novembre 2009

Références

District 9 a été, selon moi, le film de science fiction le plus excitant de ces dernières années. Une relecture du genre ponctuée d’empreints et autres références, presque un mega mix : on pense inévitablement à Cronenberg (La Mouche !), Carpenter, Verhoven (Starship Troopers), Alien, E.T., le tout à la sauce Mockumentary tellement post 9.11 (Cloverfield, REC, Redacted, Diary of the Dead).

Ceci dit et contrairement aux films précités, ici on abandonne vite le style FPS, la caméra à la première personne et l’aspect purement documentaire, pour très rapidement n’en garder que l’esthétique vidéo et brouillonne et ne laisser place qu’à l’action.

Cette esthétique télé réalité, qui donne une forte impression de réalisme au sujet, rend, accessoirement, les effets spéciaux numériques moins ridiculement visibles que dans les films (sur)léchés de George Lucas (entre autres).

Le film traverse également d’autres genres très codés comme le film de complot (comme on en faisait dans les 70’s après la mort de JFK) et le buddy movie 80’s.

Ce qui est très plaisant dans tout ça, à mon avis, c’est que, malgré toutes ces références "B", le film sais rester tout le temps au premier degrés. On est bien loin du post-modernisme kitsh tarantinesque.

Des aliens en Afrique du Sud

Neill Blomkamp utilise la référence au genre mais en retourne également les codes.

Le réalisateur, originaire d’Afrique du Sud, replace le contexte habituel du genre (les extra-terrestres débarquent toujours aux USA) dans un Johannesburg post-apartheid pour, en passant, faire le constat des dégâts causés par l’Apartheid. Le "District 9" du titre est une référence directe au "District 6" de Cape Town.

Les aliens, traditionnellement envahisseurs, surpuissants et belliqueux, deviennent ici des demandeurs d’asile affaiblis et affamés, dans l’incapacité de rentrer chez eux et condamnés à rester bloqués sur terre. L’humanité ne sachant que faire d’eux les parque dans un ghetto, appelé "District 9".

Ceci dit, on est très loin du film pamphlet et, une fois le postulat de départ installé, le film d’action pure prend le dessus, même si les allusions restent et agissent de manière inconsciente. Quel régale !

Alive in Joberg, le point de départ

Je ne vous en dis pas plus sur le pitch, et plutôt que de regarder une mauvaise bande annonce hollywoodienne, le mieux est de regarder "Alive in Joberg", le court court-métrage réalisé précédemment par Neill Blomkamp et qui servit de point de départ à "District 9".

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