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Musique

I LoveMakonnen, pop de chambre

Synthés et têtes de poupées

Dirt Noze, le 31 janvier 2013

Mais qui est cet hurluberlu qui poste sur internet d’étranges mixtapes aux mélodies entêtantes et de drôles de vidéos ?

Atlanta est la nouvelle capitale indiscutée du rap, depuis plus d’une décennie la plupart des nouvelles sonorités en sont issues et les gros vendeurs s’y baladent en Rolls Royce.

Ces dernières années c’est la trap music de Gucci Mane ou autres Waka Flocka Flame qui domine la A-Town. La trap music est un rap de rue, violent et matérialiste, possédant un groove sec et indiscutablement puissant. Mais derrière les scènes de deal, de nouvelles propositions, peut-être un peu plus "arty", y émergent également. Comme ce que certains appelent le "New Atlanta Movement", scène à laquelle seraient rattachés Trinidad James, Mach Five ou encore le collectif Two-9.

Mais si on gratte encore un peu on risque de tomber sur de véritables OVNI.

Je ne me lasserai jamais de tout ce que l’on peu découvrir de nos jours comme musique chelou grâce à internet. iLoveMakonnen bricole un rap/RnB déglingué et sensible sur son Roland Juno-6. Une musique fébrile qui pourrait être le pendant pop du based rap de Lil’ B ou Issue et qui aurait comme parent lointain la musique de Wesley Willis.

La musique de Makonnen Sheran, pleine d’humour et d’amour possède une forte personnalité et derrière les pitreries on distingue aisément les qualités vocales et musicales du bonhomme. Il nous façonne au fil de ses mixtapes des mélodies entêtantes à la sensibilité à fleur de peau que l’on se surprend à tenter de chantonner dans la rue. Pour habiller ses chansons le ménestrel moderne a développé une imagerie débilos faites de déguisements brillants, de films de famille et de têtes de mannequins échevelées et peinturlurées.

Makonnen a toujours fait de la musique, mais uniquement pour lui, pour s’amuser et de manière autodidacte. C’est au cours d’une période de sa vie, où "assigné à résidence" pour quelque délit et, du coup, bloqué chez lui, que le musicien découvre les profondeurs de l’internet et toutes ses possibilités. Il rencontre d’autres musiciens sur des forums ou des réseaux sociaux et décide de se lancer, lui aussi, un peu plus sérieusement.

Libéré de son bracelet, Makonnen parcours les États-Unis et ramène de ses déambulations des images épileptiques et tourbillonnantes qu’il va ensuite monter plus ou moins aléatoirement pour se constituer une série de clips réjouissants. Leur feeling amateur dans la lignée de ceux de Lil’ B colle au poil avec les sonorités cabossées des chansons.

 On trouve tous ses clips et ses albums à télécharger gratuitement sur son blog, et tout un tas d’autres trucs sur son Tumblr.
 Si vous le souhaitez vous pouvez également acheter ses morceaux sur iTunes.
 À lire : http://www.portalsmusic.com/2012/11/sounds/introducing-ilovemakonnen/