LSD : Dream Emulator
, le 15 décembre 2013
Le jeu vidéo est une drogue terrifiante, ça tout le monde le sait, maintenant il est grand temps d’informer les braves citoyens que LSD est un produit CD Rom hautement subversif sorti en 1998 sur Playstation, heureusement uniquement au japon et en petit nombre (et fort heureusement la loi réprimandera quiconque aurait l’idée saugrenue d’y jouer sur un autre support).
LSD For Lovely Sweet Dream
Né du cerveau pluridisciplinaire et indiscipliné de Osamu Sato (crédité comme directeur, designeur, programmeur, artiste et compositeur), LSD est un jeu expérimental déambulatoire en vue à la première personne dont le joueur/spectateur ne peut que se déplacer (en marchant ou en courant).
L’univers se base sur les "aventures" oniriques nocturnes rêvées par un des membres du studio du jeu (Asmik Ace Entertainment), Mr Hiroko Nishikawa qui a scrupuleusement couché par écrit sur une période de 10 ans ses rêves et cauchemars les plus psychédéliquements tordus.
Passé une introduction d’une bizarrerie qu’un sabre lazer ne saurait entamer, le joueur/cobaye est lâché sans but dans un environnement à la 3d lapidaire et absurde (mais au combien cyberpoétique). On a alors la curieuse impression d’être le prisonnier du debug mode d’un jeu dont on ne pourrait jamais connaitre les tenants ludiques... De plus on aura vite fait de découvrir que ce premier environnement est sans issue. Qu’à cela ne tienne, le joueur/explorateur dégourdi, tel le célèbre personnage de Marcel Aymé aura vite fait de foncer dans un des murs... pour se retrouver dans un environnement encore plus déstabilisant !
Passé huit minutes le rêve prend fin, un jour passe et on se retrouve dans un nouveau rêve, on déambule à nouveau dans un des environnements déjà traversés (certains sont bien cachés hé hé !) mais dont les textures et les évènements peuvent changer du tout au tout... L’ambiance peut aussi rapidement devenir oppressante, notamment grâce aux morceaux électronique de Sato qui comportent une large gamme de subtiles altérations. Une ost est d’ailleurs sortie sur un label de techno japonaise avec des remix réalisés par la fine fleur de Warp : µ-Ziq, Ken Ishii, et Jimi Tenor.
J’arrête là les révélations transcendantes, sinon vous n’irez pas partir vivre au Japon pour pouvoir jouer à ce merveilleux (et sans équivalant hormis peut être le Noby Noby Boy du créateur de Katamary) jeu pionnier des mondes dits ouverts et vous vous contenterez de regarder passivement la vidéo obscène révélée ci dessous.