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Musique

Dareda : Eilian Buluesu

Double entretien

Dirt Noze, le 9 septembre 2015

Nous avons posé quelques questions au duo de Dareda à l’occasion de la sortie de Eilian Buluesu, son premier projet.

Noise, rock, jazz ou electro, la musique improvisée du duo marseillais navigue entre les genres. Bouillonnante et tumultueuse (Gingayakuza), la musique de Dareda peut aussi se faire plus caressante et prendre des accents rétro (Aru Hito).

À l’occasion de la sortie de Eilian Buluesu, leur démo sur Bandcamp, nous leur avons posé quelques questions sur leurs influences et leur manière de travailler. Damien, le batteur épileptique, et Masahiko, le globe-trotter aux synthétiseurs, ont bien voulu nous répondre.

 Écouter et télécharger Eilian Buluesu.


Entretien

D’où vient le nom Dareda ?

 Masahiko (synthés) : C’est une interjection en japonais.

 Damien (batterie) : C’est le nom d’une ville en Tanzanie.

Quel est votre parcours à chacun ?

 D : J’ai monté quelques formations "post punk" à Caen et à Marseille, mon dernier groupe s’appelait Tonnerre Mécanique. Je joue aussi du jazz depuis quelques années.

 M : J’ai joué dans différents groupes jazz et rock au Japon tout en étant influencé par l’improvisation. J’ai ensuite vécu à Berlin où j’ai pu avoir une grande expérience de la musique improvisée.

Comment vous êtes vous rencontré ?

 M : Après m’être installé à Marseille, j’ai cherché à jouer avec un batteur punk-rock car il m’a semblé que ça correspondait bien à l’énergie qui émanait de Marseille, j’avais déjà le souhait de jouer en duo.

 D : Il faut dire qu’on se rencontre facilement dans le scène indépendante marseillaise car les lieux où l’on peut jouer sont très restreints. En fait on a d’abord joué ensemble dans la rue en interprétant des musiques traditionnelles du monde, Masahiko jouait de la clarinette basse et moi sur une caisse claire accrochée en bandoulière.

Quel a été l’intention de Dareda ?

 M : J’ai toujours la démarche d’exprimer musicalement le climat de l’endroit où j’habite...

 D : Je n’avais jamais eu une formation en duo ni joué avec un clavier, donc chercher à sonner comme un groupe sans utiliser de boucles ou de parties préenregistrées et en évitant la surenchère technique, c’était une perspective alléchante.

On sent plein d’influences différentes dans votre musique, du rock, du punk au hardcore, mais aussi du jazz tendance free, et même parfois des couleurs soul avec des sonorités genre Orgue Hammond.

 D : Oui c’est vraiment spontané, tous les deux on aime jouer sur différents registres. Bien sûr ce qui est important c’est la manière dont on daredaïse tout ça. (rires !)

 M : J’ai du respect pour tous les genres musicaux et j’aime la variété des sons de claviers, donc pour moi il est naturel de me servir de tout cela. Cependant à travers mes choix je suis aussi soucieux de l’histoire musicale qu’ils représentent.

Votre musique est en partie improvisée. Comment composez-vous ? Comment se passe une session d’enregistrement de Dareda ?

 M : Je dirais que toutes les idées viennent de l’improvisation ou de nos répétitions, après cela je cherche à garder ce feeling de l’improvisation à travers la composition.

 D : Il y a la volonté de composer un morceau en laissant une place de liberté dans l’interprétation.

Pouvez-vous me citer, chacun, vos 5 disques de chevets ?

 D : Allons-y ! Songs Of Leonard Cohen, Out to Lunch : Eric Dolphy, Come on Pilgrim : Pixies, Tago Mago : Can et Knnillssonn d’Harry Nilsson.

 M : Anthony Braxton : Charlie Parker Project 1993, Chalie Haden : Liberation Music Orchestra, Emerson Lake and Parmer : PICTURES AT AN EXHIBITION, Lindsay Cooper : Oh Moscow, Carl Craig’s Innerzone Orchestra : Programmed.

Quels sont vos projets d’avenir pour Dareda ?

 D : Jouer ! Il est question d’une virée au Japon en début d’année prochaine.

 M : Dans le futur je souhaiterais chanter et faire chanter Damien (rires !)

On attends ça avec impatience ! Merci à vous deux.