Flying Lotus, Cosmogramma
Great black music
, le 15 avril 2010
Après un magnifique premier album intitulé 1983, un opus timide et frais, ayant une vraie personnalité, ce qui faisait pas mal défaut à la production hip-hop de la décennie, Flying Lotus AKA Steven Ellison (le neveu d’Alice Coltrane, pour ceux qui s’intéressent aux potins) m’avait un peu décu avec son deuxième album. Los Angeles, qui est un très bon album, trainait la patte et n’osait jamais décoller. Le producteur de L.A. n’avait pas reussi, à mon avis, a renouveler la formule et a répondre aux gigantesques promesses faites dans son debut album.
Flying Lotus - Cosmogramma (Warp)
En 2010, FlyLo passe la seconde avec un grand troisième album.
Cosmogramma me fait penser aux longs albums concepts des années 1970, il tire dans tous les sens, tout en gardant le cap, et conserve la saveur si particulière du lotus volant.
Le producteur proche de Brainfeeder, le collectif qui cherche à redéfinir l’abstract hip-hop west coast (Gaslamp Killer, Gonjasufi, Deadelus ...), nous propose un voyage bicéphale retraçant l’histoire de la musique afro-américaine et de la musique électronique.
On pense par moment aux grands albums free jazz des 70’s, mais aussi au jazz electronique de Squarepusher, aux expérimentations électroacoustiques des 60’s et à la techno de Detroit. Un album résolument moins facile d’accès que le précédent mais extrêmement riche et varié.
Un mois après la sortie de l’excellent A Sufi And A Killer (de Gonjasufi et Gaslamp Killer) sur lequel on peut entendre un morceau produit par le lotus, Warp poursuit son défrichage post hip-hop en éditant Cosmogramma, le disque à la pochette étrangement proche de celle du sufi magique.
Écoutez tout de suite les quelques extraits ci-dessous pour vous faire une idée :